8 sept. 2011

WOLF GANG – SUEGO FAULTS (2011)

MUSIQUE : CD



Depuis la série télé Glee, on a tenté de nous faire gober à grands coups de varièt’ et de chorégraphies douteuses, que les orchestres de jeunes habillés en H&M sont le nouveau cool. Certains ont adhéré, moi non.

Max McElligott ne me contredira pas sur ce point. Fils d’une mère violoncelliste symphonique, il nous accouche là un album pop/rock prog qui n’utilise pas d’orchestre. Et même si la référence à Mozart n’est présente que dans le band name, la substance des grands concerts philarmoniques nous est subtilement transmise à la manière d’un rêve lointain de grandeurs cosmiques et souvenirs de paysages magnifiques.

Même si certain détracteurs y verront une pale copie de Arcade Fire, de Grizzly Bear ou de MGMT, Suego Faults est un petit bijou aux facettes multiculturelles et aux influences éclectiques. A l’image de Max, son album est au croisement de l’Europe anglophone et des Etats-Unis. A mi-chemin, quelque part en pays nordique, dans une forêt de séquoias géants.

Globe trotteur, ayant habité en Ecosse, ou vers Détroit, Max est loin d’être un élitiste microcosmique défendant vainement des hits underground dont tout le monde se fout. Ouvert sur le monde, les cultures, les musiques aussi bien modernes que le jazz par exemple ou la variété congolaise en passant par Mozart, ce jeune virtuose de 24 ans combat à coups de Suego Faults les dictats sociaux qui veulent qu’on n’aime qu’un genre de musique. Les envolées lyriques largement influencées par Bowie, nous font voyager non seulement dans le temps mais aussi dans un monde entièrement composé des patchworks d’un monde multiculturel.

Clip officiel : WOLF GANG – The King And all Of His Men



Produit par l’illustre Dave Fridmann (Flamming Lips, MGMT), Suego Faults sonne comme un album anglais perdu dans les immenses contrées américaines. Le chant à l’accent mi-british résonne et porte un écho sur une composition typiquement électro-pop ricaine. Les volontés louables de Max de créer une musique à son image, emportée par ses influences familiales et infantiles, sont non seulement exaucées mais aboutissent en un projet ambitieux dont lui-même ne semble pas effrayé : “It’s quite a large sound, […] there’s a gloriousness to the production, and a certain ambition.” confit-il sur son site officiel (http://www.wolf-gang.co.uk/).

Le titre même n’est pas un hasard, et la référence à l’histoire des tribus de la contrée Argentine « la terre de feu », revendique un parti pris presque viscéral de Max sur les choix que la société nous impose et qui font de nous des objets préconçus et dénués de libre-arbitre. Ainsi, selon la thèse du cursus universitaire de Max McEligott, si la monogamie est un ordre inconscient de notre culture, les possibilités et interdits sont différents dans d’autres contrées.

Musique sage et grandiose à la fois, l’album se révèle finalement comme une œuvre aboutie, fraiche et résolument intemporelle. Sans pour autant en découdre avec un son moderne et bourré de lieux communs, Max tisse à travers ce qui nous a toujours fait vibrer, une pure symphonie de plaisirs historiquement et culturellement reliés à notre inconscient musical.

Au final, même si Seugo Faults devait nous donner des envies de partouzes sous acides, le premier album de WOLF GANG transpire surtout le rendez-vous romantique au coucher du soleil d’été. Résultat : Cliché. Efficace. Triomphant.

  

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