A peine diplômé de Yale, Alex passe son temps à défaire ses
acquis universitaires dans son atelier de Philadelphie. Enfant de la
culture pop américaine, c'est en s'interrogeant sur les matériaux des
objets du quotidien qu'il en crée de nouveaux. Ses sculptures sont comme
des points d'interrogation colorés montrant du doigt les clichés qui
nous entourent. Désincarnés de leur langage pop, ces objets esseulés
deviennent des coquilles vides prêtes à revêtir une toute nouvelle
symbolique.
Artiste exposé dans le monde entier, entre autres au MoMA à New York
et à l'ICA de Philadelphie, il nous accorde ce weekend un tout premier
show solo en France, autour du film d'horreur Halloween de
Carpenter et des objets de la culture pop. Nous en avons profité pour
l'interviewer et récupérer en bonus, des images en exclu de l’expo.
Hello alex, définis-toi.
Je suis un grand verre de soda.
Je suis un grand verre de soda.
A quoi ressemble ta vie au quotidien ?
Je passe la plupart du temps dans mon studio, à lire, dessiner, regarder des vidéos de Janet Jackson et essayer ensuite de danser comme elle, trier tous les trucs en plastique que j’ai amassés et faire des expériences avec des shampooings, des produits de nettoyage et des boissons.
Je passe la plupart du temps dans mon studio, à lire, dessiner, regarder des vidéos de Janet Jackson et essayer ensuite de danser comme elle, trier tous les trucs en plastique que j’ai amassés et faire des expériences avec des shampooings, des produits de nettoyage et des boissons.
Quelle est l’histoire de la pochette du dernier album de Spank Rock “Everything Is Boring and Everyone Is a F---ing Liar” ?
Naeem est un vieil ami. Il m’a demandé s’il pouvait utiliser une photo de mon oeuvre pour la pochette après mon travail sur son single Energy. L’installation s’appelle Garlic Pussy (Chatte Aiillée, ndlr). C'est un ensemble de petites sculptures murales comme dans une peinture de Kandinsky. Le titre vient d'un remède homéopathique pour une infection à la levure juxtaposé à l'idée du corps comme outil pour de nouvelles inventions et expériences. Les objets sur le mur sont nos résidus ou des marques, et je les arrange les uns contre les autres dans l’espoir qu'ils vibrent et proposent une toute nouvelle fonction.
Naeem est un vieil ami. Il m’a demandé s’il pouvait utiliser une photo de mon oeuvre pour la pochette après mon travail sur son single Energy. L’installation s’appelle Garlic Pussy (Chatte Aiillée, ndlr). C'est un ensemble de petites sculptures murales comme dans une peinture de Kandinsky. Le titre vient d'un remède homéopathique pour une infection à la levure juxtaposé à l'idée du corps comme outil pour de nouvelles inventions et expériences. Les objets sur le mur sont nos résidus ou des marques, et je les arrange les uns contre les autres dans l’espoir qu'ils vibrent et proposent une toute nouvelle fonction.
Tu sembles être obsédé par le plastique…
Ha. Oui. C'est brillant, lisse, coloré et humide. Que peut-on ne pas aimer la dedans ? Il y a dans le plastique, une sorte de dessin animé, vivant, comme Roger Rabbit, qui m’attire. Sa couleur n'est pas naturelle, au-delà du brillant et de toutes raisons sales et stupides – et pourtant nous l’acceptons totalement, le buvons, l'achetons et le ré-achetons. Nous ne remettons pas en question les Toons dans ce Monde Réel, et nous ne le faisons pas non plus pour le plastique dans le notre. J’aime notre dédicace culturelle au plastique et je regarde de quelle façon il brille.
Ou par Halloween…
Je suis très fasciné par Halloween le jour férié, et particulièrement par le film de John Carpenter de 1978. Je suis né le jour d’halloween et j’ai grandi à Haddonfield, où le film prend place. Le film a toujours été une de mes craintes les plus grandes et en comprenant cette crainte, est devenue une partie de mon travail.
Quelles sont tes autres influences ?
Je pense à la façon dont la culture a tendance à se perdre en elle-même. Le langage de notre culture populaire est devenu très codé et borné. Cartographier les tendances de ce vocabulaire, au hasard des planches, des rues et des galeries, est devenu pour moi une façon de me questionner sur ce que nous faisons avec ces artefacts. Je m’intéresse aux gens qui essaient constamment de fournir un travail que l’on attend pas - comme Thomas Hirschorn, Lars Von Trier, Mira Billotte (de Quixotic/White Magic) et Hieronymus Bosch.
Qu’est-ce qui te fait avancer en tant qu’artiste ?
J’ai beaucoup de questions à poser et il semble que nous continuons à gâcher. Il y a encore des choses à découvrir dans cet excès.
Quels sont tes futurs projets ?
Je travaille actuellement en collaboration avec Perfume Genius pour le Pitchfork festival à NYC, je fais un livre avec Rachel Rose pour Publication Studios qui s’appelle OPEN POEM, j’expose en solo à la galerie Sheftel dans le Lower East Side et enfin je participe à une expo à l’Institut d’Art Contemporain (ICA) à Philadelphia au printemps.
Tes résolutions pour 2012 ?
La paix sur Terre (et Darren Criss), en écoutant Ty Segall – goodbye Bread, en mode repeat.
Infos : Alex DaCorte : "Night Chat"
07/01/2012 au 11/02/2012
Galerie Olivier Robert
5 rue des Haudriettes 75003 PARIS
Ha. Oui. C'est brillant, lisse, coloré et humide. Que peut-on ne pas aimer la dedans ? Il y a dans le plastique, une sorte de dessin animé, vivant, comme Roger Rabbit, qui m’attire. Sa couleur n'est pas naturelle, au-delà du brillant et de toutes raisons sales et stupides – et pourtant nous l’acceptons totalement, le buvons, l'achetons et le ré-achetons. Nous ne remettons pas en question les Toons dans ce Monde Réel, et nous ne le faisons pas non plus pour le plastique dans le notre. J’aime notre dédicace culturelle au plastique et je regarde de quelle façon il brille.
Ou par Halloween…
Je suis très fasciné par Halloween le jour férié, et particulièrement par le film de John Carpenter de 1978. Je suis né le jour d’halloween et j’ai grandi à Haddonfield, où le film prend place. Le film a toujours été une de mes craintes les plus grandes et en comprenant cette crainte, est devenue une partie de mon travail.
Quelles sont tes autres influences ?
Je pense à la façon dont la culture a tendance à se perdre en elle-même. Le langage de notre culture populaire est devenu très codé et borné. Cartographier les tendances de ce vocabulaire, au hasard des planches, des rues et des galeries, est devenu pour moi une façon de me questionner sur ce que nous faisons avec ces artefacts. Je m’intéresse aux gens qui essaient constamment de fournir un travail que l’on attend pas - comme Thomas Hirschorn, Lars Von Trier, Mira Billotte (de Quixotic/White Magic) et Hieronymus Bosch.
Qu’est-ce qui te fait avancer en tant qu’artiste ?
J’ai beaucoup de questions à poser et il semble que nous continuons à gâcher. Il y a encore des choses à découvrir dans cet excès.
Quels sont tes futurs projets ?
Je travaille actuellement en collaboration avec Perfume Genius pour le Pitchfork festival à NYC, je fais un livre avec Rachel Rose pour Publication Studios qui s’appelle OPEN POEM, j’expose en solo à la galerie Sheftel dans le Lower East Side et enfin je participe à une expo à l’Institut d’Art Contemporain (ICA) à Philadelphia au printemps.
Tes résolutions pour 2012 ?
La paix sur Terre (et Darren Criss), en écoutant Ty Segall – goodbye Bread, en mode repeat.
Infos : Alex DaCorte : "Night Chat"
07/01/2012 au 11/02/2012
Galerie Olivier Robert
5 rue des Haudriettes 75003 PARIS
Article publié dans WAD le 6 janvier 2012.
Barely graduated from Yale, Alex spends time undoing his
university experiences in his workshop in Philadelphia. Child of the
American pop culture, it’s while wondering about the materials of the
everyday life objects, that he starts creating something new. His
sculptures are like colored interrogation marks pointing the clichés
that surround us. Disembodied of their pop language, these forsaken
objects become empty shells ready to dress a quite new symbolism.
Exposed all over the world, in the MoMA of New York or in the ICA of Philadelphia, he grants us this weekend the very first solo show in France, around the horror movie Halloween by Carpenter and the objects of the pop culture. We took advantage of it for an interview, and recover in bonus, images of the show.
Hello Alex, define yourself.
Im a tall drink of soda.
What is your everyday life?
I spend a lot of time in my studio reading, drawing, watching Janet Jackson videos and trying to dance like her, sorting through plastic stuff I have collected and doing tests with different shampoos, cleaning products, and beverages. When I am not there, I am looking for more materials on the street, in dollar stores or thrift shops, and drinking coffee all day.
What’s the story about the Spank Rock's cover “Everything Is Boring and Everyone Is a F—-ing Liar”?
Naeem is an old friend of mine, and he had asked me to use an image of my work for the cover after I had worked on the Energy single. The work is called Garlic Pussy. It is a collection of small wall sculptures in disguise as a Kandinsky painting. The title Garlic Pussy came from a homeopathic cure for a yeast infection, and the idea of the body as a tool for new inventions and experiments. The objects on the wall are our residue, or marks, that we make, and I am arranging them against themselves in hopes that they vibrate and propose a new kind of functionality.
Exposed all over the world, in the MoMA of New York or in the ICA of Philadelphia, he grants us this weekend the very first solo show in France, around the horror movie Halloween by Carpenter and the objects of the pop culture. We took advantage of it for an interview, and recover in bonus, images of the show.
Hello Alex, define yourself.
Im a tall drink of soda.
What is your everyday life?
I spend a lot of time in my studio reading, drawing, watching Janet Jackson videos and trying to dance like her, sorting through plastic stuff I have collected and doing tests with different shampoos, cleaning products, and beverages. When I am not there, I am looking for more materials on the street, in dollar stores or thrift shops, and drinking coffee all day.
What’s the story about the Spank Rock's cover “Everything Is Boring and Everyone Is a F—-ing Liar”?
Naeem is an old friend of mine, and he had asked me to use an image of my work for the cover after I had worked on the Energy single. The work is called Garlic Pussy. It is a collection of small wall sculptures in disguise as a Kandinsky painting. The title Garlic Pussy came from a homeopathic cure for a yeast infection, and the idea of the body as a tool for new inventions and experiments. The objects on the wall are our residue, or marks, that we make, and I am arranging them against themselves in hopes that they vibrate and propose a new kind of functionality.
You seem to be obsessed by plastic...
Ha. Yes. It is shiny, smooth, colorful, and wet. What is not to like about it? There is a certain kind of living cartoon quality to plastic, in a Roger Rabbit kind of way, that I am drawn to. The color is not natural, beyond brilliant, and in many ways impolite and crass- yet we wholly accept it, drink it, buy it, and rebuy it. We do not question Toons in the Real World, we do not question plastic in ours. I love our cultural dedication to plastic stuff and looking at the ways in which it glows.
Ha. Yes. It is shiny, smooth, colorful, and wet. What is not to like about it? There is a certain kind of living cartoon quality to plastic, in a Roger Rabbit kind of way, that I am drawn to. The color is not natural, beyond brilliant, and in many ways impolite and crass- yet we wholly accept it, drink it, buy it, and rebuy it. We do not question Toons in the Real World, we do not question plastic in ours. I love our cultural dedication to plastic stuff and looking at the ways in which it glows.
Or Halloween…
I am very fascinated with Halloween, the holiday, but in particular, the 1978 John Carpenter film. I was born on the holiday and grew up in the town, Haddonfield, where the film was set. The film has always been one of my biggest fears and understanding that fear has become part of my work.
I am very fascinated with Halloween, the holiday, but in particular, the 1978 John Carpenter film. I was born on the holiday and grew up in the town, Haddonfield, where the film was set. The film has always been one of my biggest fears and understanding that fear has become part of my work.
What are your other influences?
I think about the ways in which culture tends to get lost in itself. Our popular culture language had become very coded and insular in that way, and mapping the patterns of this vocabulary, by gleaning the stuff that collects on the shelves, the streets and in galleries, has become a way for me to ask more questions about what we do with its artifacts. I look at people who are constantly questioning how working against what is expected- like Thomas Hirschorn, Lars Von Trier, Mira Billotte (of Quixotic/White Magic), and Hieronymus Bosch.
I think about the ways in which culture tends to get lost in itself. Our popular culture language had become very coded and insular in that way, and mapping the patterns of this vocabulary, by gleaning the stuff that collects on the shelves, the streets and in galleries, has become a way for me to ask more questions about what we do with its artifacts. I look at people who are constantly questioning how working against what is expected- like Thomas Hirschorn, Lars Von Trier, Mira Billotte (of Quixotic/White Magic), and Hieronymus Bosch.
What drives you as an artist?I have a lot of questions to ask and it seems like we keep making waste. There are still new things to discover in that excess.
What are your future projects?
I am collaborating with Perfume Genius for the Pitchfork FORMS festival in NYC, making a book with artist Rachel Rose for Publication Studios called OPEN POEM, having a solo show at Joe Sheftel Gallery in the Lower East Side and participating in a show at The Institute of Contemporary Art in Philadelphia in the spring.
I am collaborating with Perfume Genius for the Pitchfork FORMS festival in NYC, making a book with artist Rachel Rose for Publication Studios called OPEN POEM, having a solo show at Joe Sheftel Gallery in the Lower East Side and participating in a show at The Institute of Contemporary Art in Philadelphia in the spring.
Your resolutions for 2012?
Peace on Earth (and Darren Criss), listening to Ty Segall's Goodbye Bread on repeat.
Peace on Earth (and Darren Criss), listening to Ty Segall's Goodbye Bread on repeat.
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